Timatarin
al-Hussein JOUHADÎ
dîwân shi’r amâzîghî
Casablanca, 1997
dîwân shi’r amâzîghî
Casablanca, 1997
Préfacé par l’académicien Mohamed Chafiq, ce recueil de poèmes couvre la période qui s’étend de 1975 (poème sur la bataille d’Amghala [1] au Sahara) à 1996 (poème sur les événements du 1er Mai à Guelmima [2]). Les thèmes abordés par le poète touchent les sujets traditionnellement traités par les poètes berbères: l’esthétique (la beauté, l’amour de la femme), le politique (la mémoire historique, le discours du Roi sur Tamazight, les élections, la constitution, les guerres tribales, la Guerre du Golfe, la Bosnie, les problèmes d’identité et de langue), la vie quotidienne et sociale (souvenirs d’enfance, la morale sociale avec l’affaire Tabet [3], la misère paysanne face au crédit agricole, les éloges des amis et des figures intellectuelles, la nature avec l’hommage fait aux arbres et aux animaux, les catastrophes naturelles comme les inondations dans le Haut-Atlas, l’introduction des innovations techniques comme la radio et la télévision).
La langue utilisée est particulièrement riche, précise, variée et recherchée. Le verbe est fort et l’auteur arrive parfaitement à transmettre au lecteur sa passion du sujet traité. Le recueil comporte de très belles pièces, comme celles qui concernent le beau, la femme, le caméléon ou l’oiseau magique appelé Tingbiw. D’autres textes sont, en revanche, plus ternes et notamment les poèmes de circonstance. Par ailleurs, certains poèmes se terminent par une moralisation quelque peu facile (méfaits du vin ou du kif, vices sociaux responsables de catastrophes naturelles, …). La métrique utilisée est généralement classique; on regrettera cependant l’ajout de la rime à la fin de certains poèmes, pratique qui ne fait pas partie de la poétique berbère. (A. Lakhsassi) |
NDLR :
[1] Entre les armées algérienne et marocaine.
[2] Le 1er mai 1994, des militants de l'association Tilelli ("liberté") de Goulmima, exhibent pour la première fois des banderoles écrites en tifinagh. Ils seront arrêtés et incarcérés.
[3] Chef des Renseignements généraux de Casablanca, il avait usé de son pouvoir pour violer des centaines de femmes et de jeunes filles. Condamné à mort en mars 1993, il est rapidement exécuté.
[1] Entre les armées algérienne et marocaine.
[2] Le 1er mai 1994, des militants de l'association Tilelli ("liberté") de Goulmima, exhibent pour la première fois des banderoles écrites en tifinagh. Ils seront arrêtés et incarcérés.
[3] Chef des Renseignements généraux de Casablanca, il avait usé de son pouvoir pour violer des centaines de femmes et de jeunes filles. Condamné à mort en mars 1993, il est rapidement exécuté.