Yat tbrat ― Lettre
Kigan ay iwi izzûzi ul inu ra tt inix
Ad ak t inix a ttissant mad iga babak... Ddrx ay iwi tammara kad ssnx nekkin Ssnx ay iwi tagudî n yan iflen arraw Iffugh ifel tamazirt d willi t urunin Ifel tamghart, d tiddukla, ayt dar asin Asin ukris immuddu ig imzzi yaggug ... Flx kinn ay iwi ur ta dark gh yirn amr yan Ackix d ay iwi, mad akw rix iga kigan... Rix ay iwi ad ur arux arraw i wiyyâd Nnix d ixf inu rad ak sittix isendâr Afad a tegt, a tasa, mad rix : ayyi tafim Zrix ay iwi ghid mddn ghwin tawada fln ax Tighri ka a yesn igan adâr, tussna ka as uyyln Nnan iyyi tighri taggug ak, mamnk ur allax ! Ur rix ay iwi tagudî a ttezri s ul nnk Maccan ay iwi rad ak mlx asafar nnk Eg at argaz ad ur ikk yat gr ak d tifawin Ur a tthnna tudert, ur jjin têhzzr yan Ini yyi ay iwi max a bab a tbbit adâr ? Tddit iswak umuddu, ur sul akwn zêrrax Usix ay iwi tamadûnt x turin ur nssin Isib ixf iqqur udm, smmeten iyyi wussan Isggwasn ay ad, ibêda yax uzmz ur ufix Ad mzzîyx yadûd udm lli s iyyi tssnm Igh urix mayad urd is rix ayyi tallat Tafukt nnan idêrn, yan ur att allan Acku tannann idêrn, zikk tghlid tayyâd Nkki gix tad ann idêrn tadûri n lmut Tgit ay iwi tad ad ighlin tesfaw ukan Eg at ay iwi tamazirt gh mnid a ttasim Atig nnes a sul ur izug yan gh warraw nns Irbbi ay iwi waxxa gix ghemkad akk ussâx Ass nnak nnan immut babak ur llin Acki d ay iwi tasst ixsan d mad usin Asmdêl n babak tamazirt agh ira ad ilin Ixs inw rix ad ifsi g imudal nnex Irbbi ay iwi hann ad ur tettut awal ad Irbbi ay iwi hann ad ur tettut awal ad Babak Bariz, 2/8/1970 |
J'ai le coeur lourd de tant de choses à te dire
Ecoute ô mon fils apprends ce qu'est ton père. La misère ô mon fils emplit toute ma vie Avec ô mon fils le chagrin de l'homme en exil Meurtri par l'abandon de ses enfants Et par l'abandon de sa femme privé d'affection Des siens tout comme un chemineau Un étranger qui erre en de lointains pays ... Pour toi mon fils que je quittai petit enfant d'un an Pour toi mon fils que de souhaits ai-je rêvés ici Je voudrais ô mon fils que l'enfant de mon sang N'appartienne à nul maître Je voudrais de ta route écarter les obstacles Et tu arriverais mon fils aimé, ah ! je le souhaite Dans une vie meilleure que la mienne Ici j'ai vu mon fils des gens qui nous devancent sur la voie L'étude guide leurs pas; sur l'aile de la science ils reprennent leur essor. « La science ? m'a-t-on dit, tu en es loin ! » Et je pleure ... Mais je ne voudrais pas mon fils que le chagrin grève ton coeur Oui je montrerai mon fils où trouver le remède: Sois un homme qui marche droit vers la lumière La vie est sans pitié sans douceurs pour personne Tu me diras mon fils : « Père pourquoi ce départ sans retour ? Tu es donc prisonnier du voyage, A jamais perdu pour mes yeux ? » Le mal mon fils sournoisement a gagné mes poumons Ma tête a grisonné, mon visage séché, oh trahison des jours ! Comment pourrais-je donc retrouver ma jeunesse Et ce visage que vous m'avez connu ? Je n'écris pas ces mots pour demander tes larmes Pleure-t-on le soleil qui meurt à l'occident ? Ne renaîtra-t-il pas demain dès l'aube ? Je connaîtrai le couchant de la mort Et tu seras mon fils le soleil renaissant Qui s'en revient illuminer la terre. Garde ô mon fils les yeux fixés sur le pays Qu'il soit pour toi le noble idéal Que ses enfants ignorent les peines de l'exil Ainsi s'en fut ma vie. Qu'importe ! Il faut Par Dieu mon fils écouter bien ce que je vais te dire Le jour où tu sauras la nouvelle de ma mort Viens ô mon fils prends ce qui fut mon corps Ton père veut que sa tombe soit creusée au pays Et que la terre des collines dissolve lentement ses os ... Par Dieu ! mon fils n'oublie pas ces paroles. Par Dieu ! mon fils n'oublie pas ces paroles. Ton père Traduction de Paulette Galand-Pernet |