Kra gh tmdyazin n tmdyazt Tagadirt
Quelques poèmes de la poétesse Tagadirt
Ismmattitnt s tmazight : Brahim Lasri Amazigh
Adaptation amazighe : Brahim Lasri Amazigh
Adaptation amazighe : Brahim Lasri Amazigh
« Le langage des yeux... quel doux dialogue, quelle merveilleuse cascade d’idées dites dans le silence »
"Tutlayt n waln..., amsawel immimn, imuzzar n iswingimn ittiynnan gh uzmz ifisn".
"Tutlayt n waln..., amsawel immimn, imuzzar n iswingimn ittiynnan gh uzmz ifisn".
IMMORTEL
Était-ce un songe ? Cette mer à mes pieds, sublime et majestueuse Au loin, j’aperçois une blessure lumineuse Ce sont les premiers rayons du soleil reflétant à l’horizon Ce décor est irréel, aurais-je perdu la raison ? Était-ce un songe ? Tout à coup, un parfum subtile me transporte vers les nuages Cet effluve m’est familière mais s’enfuit tel un mirage Me laissant des souvenirs datant d’un autre âge Une sensation bizarre m’envahit, Comme si le passé revenait écrire une dernière page Était-ce un songe ? Soudain, je me sens plonger dans un autre monde Et mes yeux me brûlent à vouloir percer la brume vagabonde À travers le brouillard, une silhouette s’avance Le temps s’est arrêté, Était-ce un songe ? Cet homme majestueux qui s’avance vers moi N’est autre que Jdi, qui trop tôt nous quitta Tu m’accueillis de ton regard, si beau et si perçant Tu ne me dis pas un mot et pourtant Était-ce un songe ? Dans ce silence je compris l’essentiel, Tu n’es jamais parti, et sur moi tu veilles J’ai lu dans tes yeux, la réponse à toutes mes questions La brume s’est dissipée, je vois le bonheur à l’horizon. |
UR IMMUT
Matta tiwargiwin ad ? Taddângiwin ar yyi ssudumnt iwrzan gh tmaggugt arn ttannaygh azmul-an ismrqqin iznzarn n tafukt gh utwwan Matta tiwargiwin ad ? Usin yyi kra ijjujutn fulkinin s ignwan ijujjutn lli d nkregh gn yyi marur fln yyi-d ikwttayn n isgwasn zrinin syafagh s ixf inu ngaran ditngh ini izd amzruy ad yurri-n ad smdn tirra gh ul inw ? Matta tiwargiwin ad ? Duygh-d afgh-d ixf inu ghid a ur ssinagh izêri glin yyi s tmdlut an ijlan gh ignwan gh tuzzûmt-ns had yat tiddi ar di ttâz tlkm yyi-d, sigh angh ibid uzmz Matta tiwargiwin ad ? Argaz ad d ittitin ar-d ittaz ar darngh ur igi abla Jddi, zik tukr aght lmut Tsbrkt yyi gh izri-nk, izîln, issimyurn mqqar lâh awal ayhayya nw Matta tiwarigiwin ad ? Gh ifssi-nk sllagh i wawal iddrn ur tmmuddit, ur tzugt, is yyi tmatrt ghrigh gh izri nk, ma ur ittaran gh idllisn Tamdlut tnfassi, zrgh tawmrt gh utwwan |
L’EXILÉ
La tête ici, le cœur là-bas Je compte les nuits, les jours, les mois Parfois les années qui me sépare de Toi Quel que soit le moyen employé Bateau, voiture ou par la pensée, Pour te rejoindre j’ai envisagé. Il y a des années, je t’ai quitté À une vie meilleur j’ai aspiré Tous les ans, je reviens fouler des pieds Le pays qui m’a tant manqué. Retour aux sources, aux origines, À la quintessence de mon être, Régénéré par la maisonnée de mon enfance, Les bruits, les odeurs et autres clichés…. gravés dans ma conscience. D’un exilé à l’autre, La ressemblance est frappante, Ils gardent dans les yeux cet éternel absence, Qui ne disparaît qu’au moment des vacances. Mais la joie est de courte durée Car la douleur est bien plus profonde, Les années du déraciné se sont cumulées Et les rides témoignent de cette âme qui… … depuis trop longtemps vagabonde. Vagabonde d’une rive à l’autre, De ce pays qui retient mon cœur et mon âme, Vivre chaque année cette déchirure atroce Celle de quitter le pays de mon enfance |
AMZWAG
Ixf inu ghid ul gh usga yan Ar nttals i wadân d ussan d iyyirn ula yakw isgwasn lli yangh ibdân Abrid nnan srk umzgh, igh ssudigh ababbur ngh tamubil ngh iswingimn Igh kin lkmegh han rad sunfugh Isgwasn ayad did-k ngaragh Tudrt immimn nkki ad siggilagh Kra igat asgwas asighn adâr s darun Tamazirt nkki amarg ns ingha yangh Nkki ighbula d wakal n darngh A igan atig i tudrt inw Tigmmi ngh mzzin lligh lulagh Aqqurn ngh ijjujutn lli-d munagh Amzwag s uzmwag Han mrwasn Gh umnid n tît kiyyi ggamigh Azwag asunfu ka gh akwn ttilîh Tadêfi imik gad gant gh tma-nk Atrs illan gh ugwens n wul inw Isgwasn gudin gh izûran yakufn Ikrracn gan inagan f iman Isgwasn ayad jlan gh igharasn Wejdigh zgh agwmmâd s wayyâd Felgh tamazirt an yyi yumzn ul d iman Kraygat asgwas ndder isbrrayn ayllighn felgh tamazirt an, lligh d nlal Agwmmâd an isgred mzzi nw Bughlan tarwa-ns s idlesen gan mnnaw Ntnnin a izêdarn ad aran imal n tmazirt inu nkki lli ttirigh |
TU M’AS DIT…
Tu m’as dit que tu ne pouvais voir, Pourtant tu me montres l’espoir. Tu m’as dit que tu ne pouvais rire, Pourtant tu me fait sourire. Tu m’as dit que tu ne pouvais écouter, Pourtant tu écoutes mes silences. Tu m’as dit que tu ne pouvais penser, Pourtant tu panses mes souffrances. Tu m’as dit que tu ne savais lire, Pourtant tu lis dans mon cœur. Tu m’as dit que tu ne savais écrire, Pourtant tu écris mon bonheur. Je t’ai dit : « Je t’apprendrais toutes ces choses Que tu dit n’avoir jamais apprises ». Tu m’as dit : « Maintenant je me pose Je sais que tu es ma promise ». |
TNNIT YYI
Tnnit yyi ura ttannaygh Mac tmlit yyi anaruz Tnnit yyi ura tssât Mac azmumg*-nk ikcm yyi ul Tnnit yyi ura tsllat Mac tseflt akw i ifssi-nw Tnnit yyi ura tswingimt Mac iswingimn-nk gan yyi isafarn Tnnit yyi ur tghrit Mac tghrit aylli ittyaran gh tasa-nw Tnnit yyi ura ttarat Mac turit tumret inw Nnigh ak : « ad ak mlegh tighawsiwin Ili tnnit ur jju tn tssent » Tnnit yyi : « ghilad bidgh Ssengh is tgit tinw ». *azmumg : le sourire. |
DOUTE...
Mon chemin se perd soudain dans la brume. Cherchant ce qui me pèse tel une enclume Sous la douce clarté du clair de lune Ces angoisses, j’exorcise à travers ma plume Quand le doute, sans prévenir s’installe sur votre chemin Laissant le cœur en déroute, indécis face au destin. Cherchant la douce quiétude, des lendemains sereins Envahi par l’inquiétude, d’un présent incertain. Voile opaque cachant l’horizon Impalpable grisaille troublant ma vision La sérénité a laissé place à l’indécision Assailli de toutes parts par mille et une questions Le seul remède, ne pas perdre patience Garder espoir, quelque soit les circonstances S’en remettre simplement à sa Toute-puissance Et ce qu’Il a destiné, pour enfin trouver la délivrance. |
AWJDU
Wejdigh gh ugharas idêlan s tagut Mani gh rad afgh tudret immimn ? tadêfi ifawn n tmayyurt ankkid inw uright s idamn n tasa-nw Awjdu igh angh ibid gh ugharas rzemat angh askref i wul at walan ad ur nalla ass-ngh izrin, azkka rad lalan awjdu mqqard ghughn f tillas n izaliwn Atwwan igh illas ilîh tifawin awjdu igh sgldin igutn isqsitn Tizidâr gant asafar i wul Anaruz asit gh ufus in tkkit nttan a rad issisfiw agharas illasn Tizidâr a gwma ar-ak illil. |