Le siècle de Germaine Tillion
Catherine Simon
Lemonde.fr, le 30 mai 2007
Lemonde.fr, le 30 mai 2007
Saint-Mandé, lundi 21 mai. De profil, on dirait un vieux chef apache, comme on en voit dans les albums de bandes dessinées. Un front immense sous une mousse de cheveux blancs, le menton volontaire : Germaine Tillion est allongée, les yeux mi-clos, près de la baie vitrée qui donne sur le bois de Vincennes. Sa main gauche, repliée, semble endormie contre sa joue. Le 30 mai, la retraitée de Saint-Mandé aura 100 ans. "Kouri, tu veux un verre de lait ?", demande la voix amie d'Anise Postel-Vinay. Kouri veut bien, on redresse l'oreiller. Elle boit une gorgée, puis ferme à nouveau les yeux.
Ce surnom de "Kouri", Germaine Tillion l'a reçu à la prison de Fresnes, pendant la seconde guerre mondiale. Anise et elle, membres de la Résistance, ne se connaissaient pas. Elles se sont rencontrées plus tard, sous la verrière de la gare du Nord. Les quais grouillaient de SS et de miliciens. Germaine Tillion était âgée de 35 ans ; Anise de 21. Ce 21 octobre 1943, le train des prisonnières est parti pour l'Allemagne. Direction Ravensbrück. "Si j'ai survécu, je le dois, d'abord et à coup sûr, au hasard, ensuite à la colère, à la volonté de dévoiler ces crimes et, enfin, à une coalition de l'amitié - car j'avais perdu le désir viscéral de vivre", écrira-t-elle dans son Ravensbrück (Seuil, 1988), ouvrage magistral, paru en trois versions, qui décrit le système concentrationnaire hitlérien.
Parmi les survivantes, libérées au printemps 1945, figurent Anise Girard (la future Mme Postel-Vinay), Geneviève de Gaulle (future Mme de Gaulle-Anthonioz) et Denise Jacob (future Mme Vernay et soeur de Simone Veil). Mais aussi Jacqueline d'Alincourt - grâce à laquelle un autre texte de Germaine Tillion, écrit, celui-ci, au coeur de la nuit concentrationnaire, franchit les portes du camp de la mort.
Ce texte, Le Verfügbar aux enfers, une opérette en trois actes, est resté enfoui dans un tiroir de l'appartement de Saint-Mandé pendant... soixante ans. Publié en 2005 par les éditions de La Martinière, il va être joué pour la première fois, samedi 2 et dimanche 3 juin, au Théâtre du Châtelet, à Paris. "Le Châtelet, oui, bien sûr..." La centenaire y avait applaudi, au début d'un autre siècle, les danseurs russes des ballets Diaghilev. "Il y a une salle immense", lâche-t-elle encore, les yeux ailleurs.
Manufacture des Œillets d'Ivry, mercredi 9 mai. Dans la salle de répétition, en tee-shirt et pantalon de jogging, les collégiennes de Camille-Claudel et d'Evariste-Gallois - deux établissements du 13e arrondissement de Paris - entonnent "Nous sabotons, vous sabotez...", sur l'air des lampions. À leurs côtés, les solistes professionnelles se préparent. Hélène Delavault, qui fut l'une des cigarières du Carmen de Peter Brook, joue Lulu de Colmar. "Notre sex-appeal était réputé, aujourd'hui sa pile est bien déchargée...", fredonne-t-elle sur Au clair de la lune, l'un des airs connus qui tiennent lieu d'accompagnement musical. Dix-huit chanteuses de la Maîtrise de Paris et quatorze danseuses des conservatoires municipaux de Paris sont aussi de la partie.
Le texte du Verfügbar a été écrit à la fin de l'automne 1944, au fond d'une caisse d'emballage où Germaine Tillion, grâce à la complicité de ses camarades de camp, avait réussi à se cacher. Il met en scène, à la façon d'un music-hall, les déportées de Ravensbrück, qu'un personnage énigmatique, le Naturaliste, "compère et bonimenteur de la revue", décrit et harangue tour à tour, avant de s'éclipser. Pour le comédien Alain Fromager, qui tient le rôle du Naturaliste, c'est un personnage "multiple, ambivalent", dont on ne sait trop "s'il est dehors ou dedans". Un peu comme le meneur de Cabaret, le fameux film de Bob Fosse (1972) ? Sans doute. Et plus encore : à lui seul, il exprime "la folie du camp", estime la dramaturge Géraldine Keiflin.
Le mot allemand Verfügbar ("disponible") désigne les déportées qui, n'étant pas affectées à un travail précis, pouvaient être désignées à tout moment par un chef de commando pour accomplir une corvée imprévue. Elles formaient le rebut du camp. Germaine Tillion en était. Ethnologue, spécialiste des Berbères chaouias de l'Aurès algérien (elle y a effectué plusieurs missions d'études, entre 1934 et 1940), "Kouri" est une observatrice et une analyste hors pair. C'est ce talent qu'elle a mobilisé pour résister à la barbarie. Avec, en sus, un humour macabre, d'une noirceur infinie. C'est ainsi qu'on entend un personnage de déportée, bernée par les SS, s'imaginer qu'elle va partir bientôt dans un camp de repos, "un camp modèle, avec tout le confort, eau, gaz, électricité". Cruel, le choeur précise : "gaz surtout" - ce qui, ajoute le texte, jette un "petit froid"... Assise non loin d'Hélène Bouchez (direction musicale) et de Bérénice Collet (mise en scène), Anise Postel-Vinay approuve d'un léger mouvement de tête. C'est la première fois, depuis Ravensbrück, qu'elle entend les chansons du Verfügbar.
Théâtre du Châtelet, studio B, 16 mai. On a installé les châlits au fond de la salle de répétition. Ce sont les élèves de la Maîtrise qui jouent le rôle des "julots", les pensionnaires du Strafblock, le bloc disciplinaire. La majorité d'entre elles, des Allemandes, faisaient partie, selon la classification nazie, des "asociales", coupables de "polluer la race" : filles-mères, handicapées mentales, voleuses récidivistes, prostituées... S'affichant comme lesbiennes, elles "transcendaient la hiérarchie du camp", relève l'historienne Claire Andrieu, qui a rédigé l'introduction du Verfügbar aux enfers.
Dans son Ravensbrück, Germaine Tillion ne parle pas des "julots", pas plus qu'elle ne mentionne les "poufs" (bordels), évoqués dans son opérette. Siwar, 14 ans, élève de troisième au collège Camille-Claudel, demeure perplexe : que les "julots" soient des homosexuelles, elle l'a saisi tout de suite. "Mais pourquoi le sont-elles devenues ? Ça, je n'ai pas compris", dit-elle.
Marion, sa camarade de classe, 14 ans elle aussi, a surtout été frappée par la scène du voyage culinaire - quand les déportées, affamées, rêvent à voix haute d'un tour de France gastronomique. "C'est vraiment difficile à comprendre, quand on ne l'a pas vécu", songe-t-elle. Chloé, qui est dans la même classe que Siwar et Marion, a surtout été "choquée" par l'image d'une petite détenue yougoslave, tellement cognée par une gardienne "que ses larmes lui lavaient la figure, mêlées avec le sang". Chloé soupire : "Je ne pensais pas qu'ils tapaient autant." Les trois collégiennes vont jouer dans le choeur.
Quand on leur demande quels autres génocides, outre celui des juifs, ont été perpétrés dans l'histoire, elles hésitent. "Les Arméniens", finit par lâcher Marion. Le Rwanda ne leur "dit rien", pas plus que les Indiens d'Amérique.
Saint-Mandé, lundi 21 mai. "Il y a sûrement des tas de choses que les gens ne vont pas comprendre", reconnaît Anise Postel-Vinay. L'idée de publier Le Verfügbar aux enfers, comme celle de le mettre en scène, n'est pas venue de Germaine Tillion. C'est l'association, créée par ses proches en novembre 2004, afin de protéger et diffuser son oeuvre, qui, "après réflexion et avec l'accord" de l'intéressée, soulignent ses responsables, a donné son feu vert à l'équipe du Châtelet. La crainte existe, bien sûr, de malentendus - ou même pire. "Si les gens comprennent de travers, s'ils pensent que, finalement, on rigolait bien à Ravensbrück...", soupire Anise Postel-Vinay. Dans la chambre voisine, Germaine Tillion s'est endormie.
Ce n'est pas à Ravensbrück, mais à Auschwitz-Birkenau que la cinéaste Marceline Loridan a été déportée, en 1944. Chanter, raconter des histoires, faire rire ses camarades pour les arracher à l'angoisse, ne serait-ce que l'espace d'une minute, tout cela, elle connaît aussi.
A l'instar de Ruth Klüger - auteure d'un essai, Refus de témoigner (Viviane Hamy, 1997), dont la metteure en scène du Verfügbar aux enfers, Bérénice Collet, s'est inspirée -, elle se montre radicale quant à la possibilité de transmettre. "Ce n'est pas un privilège - Oh ! non - d'avoir été en camp de concentration. Simplement, ceux qui n'y ont pas été ne peuvent pas savoir : ils n'ont pas l'imagination de leur corps, de leurs sentiments", explique-t-elle.
Mettre en scène l'humour macabre des déportées, leurs rires ? "Il faut faire Cabaret ou L'Opéra de quat'sous de Brecht. Sinon, c'est de la merde", tranche-t-elle. "Au pire, ce sera ennuyeux", modère l'essayiste Tzvetan Todorov, président de l'Association Germaine Tillion. Monter le Verfügbar au Châtelet est évidemment une gageure : "Il faut éviter le dolorisme, sans évacuer l'horreur", prévient-il.
Nelly Forget, vieille amie de Germaine Tillion, engagée en Algérie au milieu des années 1950 dans la périlleuse aventure des centres sociaux, se montre plus confiante. Comme Anise Postel-Vinay, elle a travaillé sur l'édition de l'opérette et assisté aux répétitions. "Les collégiennes, comme les chanteuses, ont réussi à se mettre dans la peau de leur personnage : le message est vivant", dit-elle. Bon anniversaire, madame Tillion.
Ce surnom de "Kouri", Germaine Tillion l'a reçu à la prison de Fresnes, pendant la seconde guerre mondiale. Anise et elle, membres de la Résistance, ne se connaissaient pas. Elles se sont rencontrées plus tard, sous la verrière de la gare du Nord. Les quais grouillaient de SS et de miliciens. Germaine Tillion était âgée de 35 ans ; Anise de 21. Ce 21 octobre 1943, le train des prisonnières est parti pour l'Allemagne. Direction Ravensbrück. "Si j'ai survécu, je le dois, d'abord et à coup sûr, au hasard, ensuite à la colère, à la volonté de dévoiler ces crimes et, enfin, à une coalition de l'amitié - car j'avais perdu le désir viscéral de vivre", écrira-t-elle dans son Ravensbrück (Seuil, 1988), ouvrage magistral, paru en trois versions, qui décrit le système concentrationnaire hitlérien.
Parmi les survivantes, libérées au printemps 1945, figurent Anise Girard (la future Mme Postel-Vinay), Geneviève de Gaulle (future Mme de Gaulle-Anthonioz) et Denise Jacob (future Mme Vernay et soeur de Simone Veil). Mais aussi Jacqueline d'Alincourt - grâce à laquelle un autre texte de Germaine Tillion, écrit, celui-ci, au coeur de la nuit concentrationnaire, franchit les portes du camp de la mort.
Ce texte, Le Verfügbar aux enfers, une opérette en trois actes, est resté enfoui dans un tiroir de l'appartement de Saint-Mandé pendant... soixante ans. Publié en 2005 par les éditions de La Martinière, il va être joué pour la première fois, samedi 2 et dimanche 3 juin, au Théâtre du Châtelet, à Paris. "Le Châtelet, oui, bien sûr..." La centenaire y avait applaudi, au début d'un autre siècle, les danseurs russes des ballets Diaghilev. "Il y a une salle immense", lâche-t-elle encore, les yeux ailleurs.
Manufacture des Œillets d'Ivry, mercredi 9 mai. Dans la salle de répétition, en tee-shirt et pantalon de jogging, les collégiennes de Camille-Claudel et d'Evariste-Gallois - deux établissements du 13e arrondissement de Paris - entonnent "Nous sabotons, vous sabotez...", sur l'air des lampions. À leurs côtés, les solistes professionnelles se préparent. Hélène Delavault, qui fut l'une des cigarières du Carmen de Peter Brook, joue Lulu de Colmar. "Notre sex-appeal était réputé, aujourd'hui sa pile est bien déchargée...", fredonne-t-elle sur Au clair de la lune, l'un des airs connus qui tiennent lieu d'accompagnement musical. Dix-huit chanteuses de la Maîtrise de Paris et quatorze danseuses des conservatoires municipaux de Paris sont aussi de la partie.
Le texte du Verfügbar a été écrit à la fin de l'automne 1944, au fond d'une caisse d'emballage où Germaine Tillion, grâce à la complicité de ses camarades de camp, avait réussi à se cacher. Il met en scène, à la façon d'un music-hall, les déportées de Ravensbrück, qu'un personnage énigmatique, le Naturaliste, "compère et bonimenteur de la revue", décrit et harangue tour à tour, avant de s'éclipser. Pour le comédien Alain Fromager, qui tient le rôle du Naturaliste, c'est un personnage "multiple, ambivalent", dont on ne sait trop "s'il est dehors ou dedans". Un peu comme le meneur de Cabaret, le fameux film de Bob Fosse (1972) ? Sans doute. Et plus encore : à lui seul, il exprime "la folie du camp", estime la dramaturge Géraldine Keiflin.
Le mot allemand Verfügbar ("disponible") désigne les déportées qui, n'étant pas affectées à un travail précis, pouvaient être désignées à tout moment par un chef de commando pour accomplir une corvée imprévue. Elles formaient le rebut du camp. Germaine Tillion en était. Ethnologue, spécialiste des Berbères chaouias de l'Aurès algérien (elle y a effectué plusieurs missions d'études, entre 1934 et 1940), "Kouri" est une observatrice et une analyste hors pair. C'est ce talent qu'elle a mobilisé pour résister à la barbarie. Avec, en sus, un humour macabre, d'une noirceur infinie. C'est ainsi qu'on entend un personnage de déportée, bernée par les SS, s'imaginer qu'elle va partir bientôt dans un camp de repos, "un camp modèle, avec tout le confort, eau, gaz, électricité". Cruel, le choeur précise : "gaz surtout" - ce qui, ajoute le texte, jette un "petit froid"... Assise non loin d'Hélène Bouchez (direction musicale) et de Bérénice Collet (mise en scène), Anise Postel-Vinay approuve d'un léger mouvement de tête. C'est la première fois, depuis Ravensbrück, qu'elle entend les chansons du Verfügbar.
Théâtre du Châtelet, studio B, 16 mai. On a installé les châlits au fond de la salle de répétition. Ce sont les élèves de la Maîtrise qui jouent le rôle des "julots", les pensionnaires du Strafblock, le bloc disciplinaire. La majorité d'entre elles, des Allemandes, faisaient partie, selon la classification nazie, des "asociales", coupables de "polluer la race" : filles-mères, handicapées mentales, voleuses récidivistes, prostituées... S'affichant comme lesbiennes, elles "transcendaient la hiérarchie du camp", relève l'historienne Claire Andrieu, qui a rédigé l'introduction du Verfügbar aux enfers.
Dans son Ravensbrück, Germaine Tillion ne parle pas des "julots", pas plus qu'elle ne mentionne les "poufs" (bordels), évoqués dans son opérette. Siwar, 14 ans, élève de troisième au collège Camille-Claudel, demeure perplexe : que les "julots" soient des homosexuelles, elle l'a saisi tout de suite. "Mais pourquoi le sont-elles devenues ? Ça, je n'ai pas compris", dit-elle.
Marion, sa camarade de classe, 14 ans elle aussi, a surtout été frappée par la scène du voyage culinaire - quand les déportées, affamées, rêvent à voix haute d'un tour de France gastronomique. "C'est vraiment difficile à comprendre, quand on ne l'a pas vécu", songe-t-elle. Chloé, qui est dans la même classe que Siwar et Marion, a surtout été "choquée" par l'image d'une petite détenue yougoslave, tellement cognée par une gardienne "que ses larmes lui lavaient la figure, mêlées avec le sang". Chloé soupire : "Je ne pensais pas qu'ils tapaient autant." Les trois collégiennes vont jouer dans le choeur.
Quand on leur demande quels autres génocides, outre celui des juifs, ont été perpétrés dans l'histoire, elles hésitent. "Les Arméniens", finit par lâcher Marion. Le Rwanda ne leur "dit rien", pas plus que les Indiens d'Amérique.
Saint-Mandé, lundi 21 mai. "Il y a sûrement des tas de choses que les gens ne vont pas comprendre", reconnaît Anise Postel-Vinay. L'idée de publier Le Verfügbar aux enfers, comme celle de le mettre en scène, n'est pas venue de Germaine Tillion. C'est l'association, créée par ses proches en novembre 2004, afin de protéger et diffuser son oeuvre, qui, "après réflexion et avec l'accord" de l'intéressée, soulignent ses responsables, a donné son feu vert à l'équipe du Châtelet. La crainte existe, bien sûr, de malentendus - ou même pire. "Si les gens comprennent de travers, s'ils pensent que, finalement, on rigolait bien à Ravensbrück...", soupire Anise Postel-Vinay. Dans la chambre voisine, Germaine Tillion s'est endormie.
Ce n'est pas à Ravensbrück, mais à Auschwitz-Birkenau que la cinéaste Marceline Loridan a été déportée, en 1944. Chanter, raconter des histoires, faire rire ses camarades pour les arracher à l'angoisse, ne serait-ce que l'espace d'une minute, tout cela, elle connaît aussi.
A l'instar de Ruth Klüger - auteure d'un essai, Refus de témoigner (Viviane Hamy, 1997), dont la metteure en scène du Verfügbar aux enfers, Bérénice Collet, s'est inspirée -, elle se montre radicale quant à la possibilité de transmettre. "Ce n'est pas un privilège - Oh ! non - d'avoir été en camp de concentration. Simplement, ceux qui n'y ont pas été ne peuvent pas savoir : ils n'ont pas l'imagination de leur corps, de leurs sentiments", explique-t-elle.
Mettre en scène l'humour macabre des déportées, leurs rires ? "Il faut faire Cabaret ou L'Opéra de quat'sous de Brecht. Sinon, c'est de la merde", tranche-t-elle. "Au pire, ce sera ennuyeux", modère l'essayiste Tzvetan Todorov, président de l'Association Germaine Tillion. Monter le Verfügbar au Châtelet est évidemment une gageure : "Il faut éviter le dolorisme, sans évacuer l'horreur", prévient-il.
Nelly Forget, vieille amie de Germaine Tillion, engagée en Algérie au milieu des années 1950 dans la périlleuse aventure des centres sociaux, se montre plus confiante. Comme Anise Postel-Vinay, elle a travaillé sur l'édition de l'opérette et assisté aux répétitions. "Les collégiennes, comme les chanteuses, ont réussi à se mettre dans la peau de leur personnage : le message est vivant", dit-elle. Bon anniversaire, madame Tillion.