Izenzâm ― Les Muets
Aman adrar a tend ifkan iy uzaghar
Iggig adrar agh ad ittlala asin akal Tudert Atlas ntta agh asd mghin izûran Timmughra tizidâr, ghinn aghen munent Awal awr illin, ndêr d âh nnun a Dern Sawlen mddn ur ttâfn ifrawn da darun Asghar wawal immghi-d g usarag nnun Dêrn ifrawn ssudun g ujawwu fln ax Willi ggwranin ur ax tnt ifl wasif Nqqama nga ghemkad, ils iqqur ismmîd Nga tâtsa, tighrsi ngat, nmmut ukan Akwey add ay igldan imazighen g ismdâl nnun Aglzim gh ufus gat adrar d ttaganin Asghar wawal iga i izenzâm asafar Awal ur gin assrgm issan a tent Nkki gix gh imazighen Atlas ira dd ira Nttan ad gix iznzâm ur a-tn ttarux Gat zund nkkin, tudert n uzaghar nnun Bariz 17/12/70 |
Des monts d'Atlas l'eau coule vers les plaines
Les monts engendrent le tonnerre qui secoue les terres Atlas, en toi les plantes puisent la vie Il n'est de grandeur, il n'est de puissances qu'en toi. Mais où est le pouvoir de parole ? Atlas ! Que j'entende gronder ta plainte douleureuse ! D'autres parlent et qui n'ont jamais possédé Les feuilles qui poussaient sur ton domaine Dans le milieu de ton patio croissait un Arbre de parole Les feuilles sont tombées. Elles ont chevauché les tourbillons Du vent. Nous les avons perdues Jusqu'aux dernières qu'emporta le torrent Et nous sommes restés la langue sèche et froide Risés d'autrui, victimes, morts vivants Surgissez de vos tombes ! Venez, rois des Imazighen Prenez la houe ! Faites de la montagne une forêt : Il n'est pour guérir les muets que l'Arbre Parole Où serait donc la honte à parler haut et clair ? Prends en conscience ! Répéte encore « Je suis un Amazigh ! » Atlas alors te répondra : « Je suis aussi un Amazigh. Dans ma lignée Je ne reconnais point de muets. Je suis la vie : Soyez la vie de votre plaine ! » Traduction de Paulette Galand-Pernet |