Imula ― Les Ombres ― The Shadows
Gan itran inagan
F wadân n tillas Ayyur idrus igh ibidd Gh imi n igenwan Rebbi nnix is muddan Flen ax ur nessin Akal ur sar issengi Ugin ax igenwan Ifessi skren ax adêrf Gh iger n irafan Mad ufix ur a jjenjamx awal igh nnix ur a sar naf imendi gh wakal n wiyyâd tîtt nnex ur ttighar amatr nufa t mani kkan kigan ur yufi yan aman accbar ixwela gan mdden tidâf i wiyyâd nekkin ur sar ax ibbi ubenkal nefl id asetci gh wul fkan ax i tudert azûr ajeddig igh ur ibid f uzûr is llan tafukt igh tugga imula gh ugharas dlen ax idraren naggug tifawin n zik mad ufix ur jjenjamx awal igh nnix mger at anx nasi gh iger nnex kigan ur nkerz. |
Les étoiles témoignent de la nuit sidérale
Mais il est rare que la lune Éclaire, Dressé À la porte des cieux. Dieu serait-il absent ? Nous aurait-il oubliés ? Je ne sais pas. La terre N’allaitera plus personne ; Les cieux eux-mêmes nous rejettent ; Le silence attendrit le champ de notre soif... Mais pourqoi ma parole ne s’accomplit-elle pas ? Nous ne récolterons pas sur les terre d’autrui... Notre source ne tarit pas, nous avons retrouvé La bannière ancienne. Où sont les eaux ? Il y a longtemps Que le sorcier y butte. La tour de guêt se fissure, les hommes S’épient ; Le céraste qui me pique meurt. Car le poison de l’âme enracine ma vie... As-tu jamais vu une fleur sans tige et sans racine ? Où qu’apparaisse le soleil, les embûches Encombrent le chemin. Enfouis sous le roc, nous ne voyons même plus La lumière de l’aube... Mais pourqoi ma parole ne s’accomplit-elle pas ? Moissonnons donc, prenons de notre champ La récolte... il y a longtemps Que nous n’avons pas labouré. Traduction de M. Khaïr-Eddine, al-Maghrib, n°1063, 21-22/12/1980. |
Les étoiles sont les témoins
Dans les ténèbres nocturnes La lune est insignifiante, dressée À la porte des cieux. Dieu, me suis-je demandé, serait-il absent ? Nous aurait-il abandonnés ? je ne sais. La terre n’allaitera plus Les cieux unis ont enjambés Le silence a rendu arable Le champ de notre soif Qui m’empêche d’accomplir Ce que jadis quand il (m’arrive de) parler ? Plus jamais nous ne trouverons de récolte Dans le champ des autres Notre source ne peut tarir, Notre bannière ancestrale, nous l’avons trouvée Où sont passées (les eaux) ? Depuis longtemps, nous les avons perdues Les remparts sont en ruine Les gens s’épient Quant à moi, jamais plus ne me piquera le céraste Sans dommage pour lui Le poison a atteint son cœur Il a donné racine à notre vie La fleur, si elle ne se dresse Sur une tige, existe-t-elle ? Dès que le soleil apparaît Les ombres envahissent le chemin Les montagnes nous écrasent Éloignés nous sommes des lueurs de l’aube Qui m’empêche d’accomplir Ce que jadis quand il m’arrive de parler ? Moissonons, saisissons nous donc de la récolte De nos champs Depuis longtemps nous n’avons pas semé. Traduction de A. Bounfour, Awal, n°2, Paris, 1986, p. 199. |
The stars bear witness to sidereal night
but it is rare for the moon to bring light, standing at the gates of heaven. Could god be absent? Could he have forgotten us? I don't know. Earth will breast-feed no one any more, the heavens themselves reject us, silence softens the field of our thirst... But why don't my words come true? We will not harvest on someone else's land... Our spring does not dry up, we have found again the old banner. Where are the waters? The sorcerer has bumped up against them for a long time. The watchtower is cracking, men spy on one another, the cerastes that bites me dies. For it is the poison of the soul that roots my life... Have you ever seen a flower with no stem and no root? Wherever the sun may appear, the pitfalls encumber my path. Buried under rocks, we don't even see the light of dawn anymore... But why don't my words come true? So let us reap, let's take the harvest from our field... it's been a long time that we haven't plowed Translations by Pierre Joris of French versions by Mohammed Khaïr-Eddine Pierre Joris & Habib Tengour. Poems for the Millennium. Berkerley: University of California Press. Vol. 4, 2013 |