L'arganier chez les Achtouken
Arsène Roux
Argan : arganier (collectif) et huile d'argane. Targant (pl. targinin) : arganier (unité), petit nombre d'arganiers. Aregginen : pluriel de petit nombre d'argan, « quelques arganiers ». Ce mot s'appliquerait à des arganiers plus grands que les targinin. Ayyaw (pl. ayyawen) : rejet partant de la souche. Tagwntift : petit arganier. Asennan (pl. isennanen) : petite épine sortant du petit fruit par la fleur. Ajdur (pl. ijduren - ijdar) : fleur d'arganier. Aghray (pl. ighrayn) : fruit à peine formé. Admam (pl. idmamen) : fruit qui commence à se former ; d'abord rougeâtre, lorsqu'il devient vert, il est appelé : zêrgemmu (collectif) ; tazêrgemmut (pl. tizêrgwmma) (unité). Lorsque celui-ci jaunit et mûrit il est appelé : bilzîz (collectif) ; tibilzîzt (pl. tibilzîzin) (unité) . Après le bilzîz, lorsque le fruit est sec il est appelé, qu'il soit resté sur l'arbre ou qu'il soit tombé : tifiyyict (collectif). La tifiyyict restée sur l'arbre est gaulée (zwi : gauler , azway : gaulage) et celle tombée sur le sol est ramassée (gru : ramasser , tigri : ramassage).
Le tout est mis dans des paniers (agwnin, pl. igwninen) faits avec la plante inif ; ou tazgawt (pl. tizgiwin) faits en palmier nain (tiznirt) ou en palmes (ifrawn) de palmier-dattier (tayniwt, pl. tayniwin) ; la tazgawt contient trois igwninen, l'agwnin lui-même contient trois tigwninin, une et demie dans chaque poche (tamnâtt, pl. timnadîn).
Le tout est transporté et emmagasiné dans les pièces du rez-de-chaussée pour éviter les dommages causés par les rats. On les retire au fur et à mesure des besoins, mais il arrive qu'on les laisse plusieurs années.
Les femmes pendant les intervalles de repas, prennent les tifiyyict et les concassent sur une pierre dite : assargw (pl. issurag) et à l'aide d'une pierre dite taggunt n wawrag (pl. tigguna n wawrag) ou plutôt taggunt n tifiyyict pour séparer (sfiyc : éplucher, asfiyc : épluchage) l'enveloppe sèche (agalim, pl. igalimen ou alig, pl. iligen) du noyau (aqqa, pl. aqqayn). L'agalim est donné aux animaux (chameaux, bœufs, moutons, chèvres) ; les chevaux, les ânes et les mulets (lebhaym n wazag : animaux à frange) ne le mangent pas.
Les femmes mettent les noyaux aqqayn dans des paniers igwninen, puis les concassent (erg : concasser, awrag : concassage), sur une pierre assargw n wawrag à l'aide d'une pierre taggunt n wawrag. Les concasseuses sont appelées tamragt (pl. timragin) : le pluriel masculin imragen est employé dans l'expression : « flan, llan dars imragen - on concasse chez un tel = il bénéficie d'une tiwizi entraide collective ». Lorsque le noyau est cassé, les hommes séparent l'amande (tîznint, pl. tîznin) des morceaux (irgen) de la coque (irg) et mettent les amandes dans un panier (tagwnint). Les débris de la coque, irgen, tombés sur le sol sont utilisés comme combustible.
Les amandes tîznin sont torréfiées (ssli : torréfier, asslay : torréfaction) dans un plat en terre (afellun, pl. ifellan) posé sur le feu.
Les amandes torréfiées sont moulues dans un moulin à bras appelé azerg n tîznin. Du moulin sort par un conduit (ils n wazerg) une pâte (amlû) qui tombe dans un récipient en terre appelé tazlaft n yîzmi muni d'un conduit (ils n dezlaft).
La femme verse sur cette pâte, à l'aide d'une cuillère à pot (aghwnja, pl. ighenjawen) un peu d'eau tiède (aman ulbanin) et mélange le tout d'une main, jusqu'à ce que la pâte se forme en grumeaux ressemblant à du couscous.
Les grumeaux s'agglomèrent et forment la tazgemmut ou tazegmut, nageant dans l'huile d'argan. La tazgemmut est pressée (zêm : presser, îzmi : pressage) pour extraire l'huile qu'elle contient encore. L'huile est mise dans des récipients faits de citrouilles sèches (taxsayt n wargan) et la tazgemmut est donnée au bétail (chameaux, bœufs, moutons et chèvres).
Le tout est mis dans des paniers (agwnin, pl. igwninen) faits avec la plante inif ; ou tazgawt (pl. tizgiwin) faits en palmier nain (tiznirt) ou en palmes (ifrawn) de palmier-dattier (tayniwt, pl. tayniwin) ; la tazgawt contient trois igwninen, l'agwnin lui-même contient trois tigwninin, une et demie dans chaque poche (tamnâtt, pl. timnadîn).
Le tout est transporté et emmagasiné dans les pièces du rez-de-chaussée pour éviter les dommages causés par les rats. On les retire au fur et à mesure des besoins, mais il arrive qu'on les laisse plusieurs années.
Les femmes pendant les intervalles de repas, prennent les tifiyyict et les concassent sur une pierre dite : assargw (pl. issurag) et à l'aide d'une pierre dite taggunt n wawrag (pl. tigguna n wawrag) ou plutôt taggunt n tifiyyict pour séparer (sfiyc : éplucher, asfiyc : épluchage) l'enveloppe sèche (agalim, pl. igalimen ou alig, pl. iligen) du noyau (aqqa, pl. aqqayn). L'agalim est donné aux animaux (chameaux, bœufs, moutons, chèvres) ; les chevaux, les ânes et les mulets (lebhaym n wazag : animaux à frange) ne le mangent pas.
Les femmes mettent les noyaux aqqayn dans des paniers igwninen, puis les concassent (erg : concasser, awrag : concassage), sur une pierre assargw n wawrag à l'aide d'une pierre taggunt n wawrag. Les concasseuses sont appelées tamragt (pl. timragin) : le pluriel masculin imragen est employé dans l'expression : « flan, llan dars imragen - on concasse chez un tel = il bénéficie d'une tiwizi entraide collective ». Lorsque le noyau est cassé, les hommes séparent l'amande (tîznint, pl. tîznin) des morceaux (irgen) de la coque (irg) et mettent les amandes dans un panier (tagwnint). Les débris de la coque, irgen, tombés sur le sol sont utilisés comme combustible.
Les amandes tîznin sont torréfiées (ssli : torréfier, asslay : torréfaction) dans un plat en terre (afellun, pl. ifellan) posé sur le feu.
Les amandes torréfiées sont moulues dans un moulin à bras appelé azerg n tîznin. Du moulin sort par un conduit (ils n wazerg) une pâte (amlû) qui tombe dans un récipient en terre appelé tazlaft n yîzmi muni d'un conduit (ils n dezlaft).
La femme verse sur cette pâte, à l'aide d'une cuillère à pot (aghwnja, pl. ighenjawen) un peu d'eau tiède (aman ulbanin) et mélange le tout d'une main, jusqu'à ce que la pâte se forme en grumeaux ressemblant à du couscous.
Les grumeaux s'agglomèrent et forment la tazgemmut ou tazegmut, nageant dans l'huile d'argan. La tazgemmut est pressée (zêm : presser, îzmi : pressage) pour extraire l'huile qu'elle contient encore. L'huile est mise dans des récipients faits de citrouilles sèches (taxsayt n wargan) et la tazgemmut est donnée au bétail (chameaux, bœufs, moutons et chèvres).
Bibliographie
- ROUX, Arsène. La vie berbère par les textes. Parlers du sud-ouest marocain (tachelhit). Paris, Larose, 1955.